5. – 8.2. à Berlin, Düsseldorf, Tanger et Ceuta: journées d’action transnationales contre la guerre contre les migrant-e-s +++ 14.2.2015 Refugee Protest Camp Hannover à Berlin +++ À partir du 25.2.: début de la campagne “Push Back Frontex” +++ activistes réfugié-e-s en prison +++ La mort de Khaled Idris Bahray +++ Grèce – Quand des élections peuvent conduire à un changement? +++ 18.3. à Frankfurt: Blockupy contre la Banque Centrale Européenne (BCE) +++ Rétrospective OuryJalloh et manif à Hambourg +++ Campagne contre le durcissement des lois de l’asile +++ Nouvelle campagne “Stop-Dublin” de Pro Asyl +++ À l’horizon: à partir du 24.3. Forum Social Mondial à Tunis…
Chèr-e-s camarades!
Le sommaire déborde de nouvelles pour le mois de février. D’abord, plusieurs rendez-vous interrégionaux – en commençant par les journées d’actions transnationales à l’occasion du premier jour anniversaire des meurtres de Ceuta. Ensuite, trois campagnes sont en cours ou démarrent. Nos dernières newsletters expliquaient déjà pourquoi il faut lutter contre le durcissement des lois de l’asile. Empêcher que de nouveaux motifs d’expulsion soient ajoutés est décisif pour résister contre la politique de dissuasion actuelle. Ce qui nous conduit à la deuxième des campagnes présentées plus bas: contre le règlement Dublin. Pro Asyl a démarré cette campagne en janvier. C’est une campagne pour la résistance juridique et pratique contre les expulsions vers l’Italie et l’Europe du Sud-Est, et pour un renforcement de l’asile dans l’église. Mais c’est aussi une campagne contre de nouveaux motifs de détention.
Y a-t-il une meilleure occasion pour dénoncer les injustices existantes et prévues de l’asile que les manifs Anti-Pegida? D’une part, nous nous réjouissons que – à l’exception de quelques villes à l’Est – la populace de droite n’arrive pas à conquérir les rues. Bien au contraire: de Lübeck à Freiburg, des milliers de contre-manifestant-e-s se sont spontanément rassemblé-e-s contre les quelques centaines de racistes. Mais, d’autre part, comme nous l’avions déjà annoncé dans notre dernière Kompass newsletter: Dans le sillage des ces larges manifestations, il y a toujours le risque que – pendant que les médias et même Merkel se distancient des ces “rassemblements racistes” – les durcissement mentionnés soient mis en place sans être aperçus. Efforçons-nous donc de dénoncer cette hypocrisie et demandons des explications à ceux et celles qui – surtout chez le parti social-démocrate (SPD) et chez les Verts (Grüne) – sont coresponsables quand des êtres humains sont emprisonnés pour ne pas avoir les bons papiers. Et n’oublions pas que des réfugié-e-s qui résistent sont sans cesse emprisonné-e-s à cause de leur protestations, comme nous l’évoquons plus bas.
Venons-en à présent à parler rapidement de la troisième campagne en cours de planification qui, faisant suite aux évènements actuels, se porte sur l’agence européenne de protection des frontières. “Push Back Frontex” en est le titre, et dans la newslettre de janvier nous avions déjà parlé du “scandale à l’intérieur du scandale”. C’est un protecteur des frontières allemand, Klaus Rösler, qui a critiqué au nom de Frontex les autorités italiennes sur leur politique de sauvetage en mer méditerranée et à pour ainsi dire appelé à laisser mourir les naufragés*ées. C’est pourquoi, le 25 février, quand cet homme de Frontex en question fera une apparition à Berlin lors d’un congrès des forces de l’ordre, une campagne de plusieurs mois sera lancée. Cette initiative provient principalement des expériences concrètes de WatchTheMed-Alarmphones régulièrement documentée sur le site http://watchthemed.net/. Le but clair de cette campagne est de refouler de manière effective l’agence pour la protection des frontières, au moins dans le domaine des frontières extérieures de l’UE; agence qui s’apprète à fêter ses 10 ans le 1er mai 2015 et dont nous continuons à exiger catégoriquement sa dissolution.
En même temps, il se passe des choses intéressantes à une autre frontière extérieure de l’UE, le long de laquelle Frontex cache depuis des années les Push Backs, des expulsions illégales effectuées par les gardes côtes de ces frontières: en Grêce. Avec la victoire grandiose de Syriza, la “coalition de la gauche radicale”, lors des élections anticipées en janvier, de nouveaux espaces de changement s’ouvrent, pas seulement dans la lutte contre la politique brutale d’austérité et de situation de crise, mais également contre le système inhumain de contrôle des frontières et de détention. Bien que Syriza ait conclu (ou ait du conclure par manque d’alternative) une coalition avec les nationalistes de droite des “Grecs indépendants”(Anel), on peut continuer de penser que la politique actuelle de dissuasion et d’internalisation des gouvernements précédents va être stoppée (voir le lien ci-dessous). Les prochaines semaines vont nous montrer si ces élections vont réussir à changer quelque chose.
En revanche, les institutions de pouvoir à Bruxelles, Berlin et Francfort vont à coup sûr mettre en oeuvre tous leurs moyens possible de pression et de chantage pour maintenir le nouveau gouvernement grec en situation de crise, de la même manière que ce qu’on constate actuellement de l’exploitation et la mise à l’écart dans la politique de migration aux frontières de l’UE. Les protestations de solidarité contre la troïka et contre le système de contrôle des frontières qui se mettent en place en ce moment, en Espagne ces derniers jours et dans le reste de l’Europe, n’est pas insignifiant. Dans ce contexte, avec le retard de l’ouverture de la nouvelle tour de la banque centrale européenne le 18 mars à Francfort, on peut parler à présent d’un timing parfait. La préparation à la mise en place de blocages et à une grande manifestation dans la métropole du Rhin-Main tourne à plein régime, comme pour lancer un signe radical de solidarité transnationale européenne. Noborder goes Blockupy, la participation antiraciste à cette protestation de crise doit cette fois être largement diffusée, à l’image du slogan pour la mobilisation actuelle: Achtzehn-Null-Drei, nimm dir frei!
Cordialement,
L’équipe Kompass