Le 7 janvier à Dessau, manif Oury Jalloh +++ le 20 janvier à Munich, journeé d’action sur le NSU (mouvement clandestin national-socialiste), la rue Keupstrasse est partout +++ le 31 janvier à Hambourg, manif « Never mind the paper » +++ du 4 au 8 février à Berlin, journée d’action transnationale contre la guerre contre les migrants*tes +++ Prolongement de la campagne contre le durcissement de lois sur le droit d’asile +++ Campagne contre la loi sur les prestations aux personnes demandant le droit d’asile +++ Passages difficiles et mobilisation de droite à Berlin +++ Perspectives: le 18 mars à Francfort sur Blockupy, à partir du 24 mars sur le forum mondial à Tunis …
Chères amies et chers amis !
Le changement d’année n’a pas eu lieu que dans les faits, comme les années précédente, mais également dans les médias de masse à travers les arrivées et l’accueil de réfugiés*ées. Tous les journaux télévisés en parle, dans une atmosphère tendue entre de nouveaux drames d’embarcations et (en réaction à) Pegida (acronyme en allemand de « Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident »). A ce propos, nous avions déjà formulé quelques estimations dans la newslettre de décembre et établit un bilan sur 2014 avec un premier coup d’oeil jeté sur les chances et les enjeux pour 2015.
Voici quelques remarques complémentaires sur le début d’année: « D’après des données du ministère de l’intérieur italien, 167.462 réfugiés*ées ont atteint l’Italie par la mer du 1er janvier au 17 décembre 2014. Ce sont en moyenne 477 personnes par jour. » Ceci ne concerne que la mer méditerranée centrale, et jusqu’au mois de décembre les autorités italiennes avaient ordonné des interventions de sauvetage allant jusque dans les eaux de Libye. De plus, « le 9 décembre tout particulèrement à l’intention du gouvernement italien, Klaus Rösler, un des dirigeants de Frontex international, a ordonné que les Boat-people se trouvant à une distance de plus 30 km le long des côtes ne soient plus à secourir s’ils envoient des appels SOS. Il renvoie de manière rhétorique à la responsabilité des gardes de côte lybiens, gardes qui n’existent plus comme chacun sait à la suite d’un nouveau conflit de guerre durant depuis plusieurs mois. En d’autres mots, Klaus Rösler, étant à la plus haute position d’une agence européenne, a appelé à laisser mourir des personnes en masse », voir http://ffm-online.org/2014/12/15/ertrinkenlassen-der-aufhaltsame-aufstieg-von-frontex-roesler/.
Dans ce contexte, une campagne actualisée sur Frontex semble urgente et nécessaire, et au regard de l’avis général plutôt critique, celle-ci semble possible pour dénoncer et faire reculer cette politique de dissuasion mortelle. C’est une pure plaisanterie si début janvier 2015, précisément Frontex reprochait aux personnes soutenant professionnellement les réfugiés*ées d’atteindre un « nouveau grade de cruauté » parce que pour plusieurs embarcations de réfugiés*ées, l’équipe de bord a quitté l’embarcation pour échapper à leur criminalisation. Des affairistes agissent sans scrupule dans des négociations chères avec les traversées sur la mer méditerranée, et c’est pourquoi nous rappelons encore et encore : les milliers de morts en mer est le résultat de la politique de contrôle de l’UE aux frontrières. Cette « Europe de la honte » et toutes les tractations avec des traversées en mer risquées pourraient demain appartenir au passé, si les réfugiés*ées et migrants*tes pouvaient s’acheter régulièrement un ticket d’avion ou de ferry et pouvoir ainsi voyager en sécurité et à des prix bas comme les touristes. Le système de visas et de contrôle des frontières doit et peut être abrogé dès aujourd’hui !
Plus de 11.000 boatpeople ont atteri en 2014 dans les Agais sur l’île de Lesbos, un chiffre record. Dans les enclaves marocaines de Ceuta et Melilla, ça s’est terminé comme ça avait débuté : avec des masses de personnes sur le dispositif de clôture. Voir la chronique à la fin de ce rapport :
Les frontières de l’UE sont et restent, comme jamais auparavant, des zones de lutte aux points de tension au sud des frontières, et la journée d’action transnationale du 4 au 8 février à Berlin (voir ci-dessous) propose une première possibilité en ce début d’année de soutenir ces luttes ici et d’organiser de nouveaux rendez-vous. Le potentiel d’un mouvement antiraciste, à une échelle fédérale et transnationale, semble être plus que jamais diversifiée et renforcée, et pourtant il manque encore des structures globales qui seraient capables de développer des stratégies concrêtes de mise en application. Mais on va progressivement y arriver dans les prochains mois afin de déclencher de nouvelles dynamiques dans la lutte contre les frontières intérieures et extérieures. Pour finir, un petit mot sur la campagne contre le durcissement des lois du droit d’asile (voir rapport ci-dessous), qui se focalise sur le combat du nouveau développement du système de rétention administrative avant expulsion. En effet, comme nous l’avons développé dans la newslettre précédente, le démantèlement de centres à des fins d’expulsion comme instrument de criminalisation et de chantage envers les réfugiés*ées reste un grand succès du mouvement de 2014, une étape importante dans la lutte contre les frontières intérieures, lutte qui doit absolument se poursuivre. Cependant, le danger subsiste que les partisans d’une ligne dure du ministère de l’intérieur, profitant du débat sur Pediga et dans un mélange de prétendue démarcation et d’ »apaisement » de l’électorat de droite, fassent passer le durcissement du projet actuel du cabinet. Il ne reste plus que quelques mois pour contrer ce projet, et nous avons de bonnes chances d’y arriver grâce à l’opinion publique critique sur ce point et au potentiel de notre mouvement. Profitons-en !
Nous vous souhaitons une bonne année !
L’équipe Kompass
P.S. : en supplément, un lien que l’on vous recommande « Salutations de Noël des années 89 » – 25 ans après la chute du mur – PEDIGA – Plus jamais ça ! Voir http://www.taz.de/!151748/