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Kompass – Newslettre No. 48, Avril 2016
Kompass-Newslettre No. 48 – Avril 2016 (pdf)
+++ Retour en arrière en Égée? +++ La résistance de Chios à Idomeni +++ Des milliers des personnes arrivent en Sicile +++ 15. – 18.4. Journées «Pas de Frontex » à Catania +++ 23.4. à Padborg: Cross the Border Danemark +++ Appel Trains de l’Espoir +++ Recommandation de livre: Les Restants +++ Rétrospectives : overthefortress, no border actiondays Freiburg-Basel +++ Perspectives: sommet Welcome2stay, Defencing à la frontière slovène-croate, Noborder Camp Thessaloniki, No Stress Tour… +++
Chères ami-e-s,
lundi 4 avril 2016: en procédure accélérée l’accord avec la Turquie commence. Plus que 200 réfugié-e-s sont expulsé-e-s en Turquie depuis les îles grecques Lesbos et Chios. Réalisé par Frontex, mis en scène par les médias de masse comme étant une action exemplaire. Peu importe si la convention de Genève sur les réfugié-e-s soit ouvertement non respectée, découragement à tout prix. Après la fermeture de la route des Balkans, à présent des déportations directes massives ? Le retour en arrière ultime en Égée ?
Ils l’aimeraient ainsi et le mouvement antiraciste devrait se méfier de reproduire le pouvoir démonstratif du régime frontalier. Sans aucun doute, la journée du 4 avril marque une entaille et symbolise l’essai brutal de couper la dynamique des mouvements de fuite par tous les moyens. Mais les luttes au quotidien décideront sur la réalité sociale de l’avenir. C’était ainsi dans les années précédentes, même les plus grands succès de la lutte pour la liberté de mouvement en été et automne 2015 étaient le résultat de la persistance des mouvements sociaux de la fuite et de la migration..
Depuis beaucoup d’années – et aussi dans « l’année record 2015 » – l’octobre est le mois dans lequel la plupart de personnes arrivent sur les îles grecques. Il nous reste sept mois jusqu’en octobre. Alors sept mois au maximum, pendant lesquels la solidarité et la lutte ensemble pour une autre Europe plus ouverte seront plus importants que jamais. Et pendant lesquels on verra bien si et jusqu’à quel point les dirigeants politiques réussiront à stabiliser leur nouveau régime raciste de contrôle de la migration.
Le pacte entre l’UE et la Turquie a été fait sur les chapeaux de roue, reste à savoir combien de temps il tiendra. Un nouveau percement au long des frontières des Balkans n’est pas à attendre et serait bloqué par la violence militaire. Mais la résistance potentielle des mouvements de fuite et de migration reste forte et durable, partout en Grèce. Dans le campement d’ Idomeni et lors de blocages d’ autoroutes en Macédoine, dans les douzaines de nouveaux camps ainsi que pendant les protestations sur les îles de Lesbos ou Chios, pendant les manifestations dans les rues et dans les maisons squattées à Athènes et à Thessaloniki: « Open the borders » est le slogan crié partout par des milliers de voix, dont l’ écho va tenir l’ Europe en mouvement les semaines et mois prochains.
Le campement Noborder à Thessaloniki du 15 au 24 juillet (voir plus bas) pourrait ainsi – comme amplificateur et catalyseur – venir au bon moment.
Salutations solidaires,
l’équipe Kompass
P.S. l’ équipe Kompass cherche de manière urgente des traducteurs-traductrices, et tout particulièrement de l’allemand vers le français. N’hésitez pas à nous contacter.
Kompass-Newslettre N° 47 – mars 2016
Kompass – Newslettre N° 47 – Mars 2016 (pdf)
+++ Fermeture de la route des Balkan – jusqu’à 15.000 refugié-e-s à Idomeni +++ Le marché avec la Turquie et l’opération menée par l’OTAN dans la mer Egée +++ des manifestations antiracistes dans plusieurs villes +++ 12.3. à Cologne: Notre féminisme est antiraciste +++ 12.3. à Freiburg: Pour des droits humains sans frontières +++ 19.3. à Hanovre: Contre les mobilisations racistes +++ 2.4. à Bielefeld: Liberté de circulation au lieu des camps d’éloignement +++ Freiburg – Bâle, Italie – Autriche: actions près des frontières +++ Téléphone d’alarme de WatchTheMed: Videos et journal de campagne +++ Rétrospectives: Conférence à Hamburg, passages sécurisés, journée d’action du 1er mars contre la politique européenne de contrôle des frontières et la précarité +++ Coups d’oeuil vers l’avenir: Defencing du 27 au 29 mai le long de la frontière sloveno-croatique et Camps-No-Border mi-juillet en Grèce; 10.-12.6. à Leipzig: Sommet de “Welcome to Stay” +++
Chères ami-e-s!
7 mars 2016 – la polarisation s’aggrave. La route des Balkans est pratiquement fermée, des navires de l’OTAN interviennent dans la mer Egée, la jungle de Calais est évacuée, le paquet de nouvelles lois d’asile a été expédié et l’extrême droite de la AFD a le vent en poupe – nous sommes confronté-e-s avec le retour des mobilisations racistes. La politique européenne de contrôle des frontières doit être réinstallée avec violence pour regagner le contrôle sur les mouvements de fuite et de migration à tout prix.
Mais les résistances sociales et politiques restent également présentes, 15.000 personnes persévèrent dans les tentes et dans la boue d’Idomeni. Ils exigent l’ouverture des frontières, tandis que des milliers cherchent d’autres routes vers le nord. Ce n’est que le mauvais temps qui interrompt pour quelques jours les traversées de la mer, autrement maintenues. En même temps, 2000 militant-e-s se sont réunie-e-s à Hambourg, pour la majorité des groupes de refugié-e-s autogérés. Il n’a jamais eu de conférence aussi bien fréquentée en Allemagne. Le mouvement antiraciste fait également preuve d’un nouveau niveau de mobilisation et organisation.
Il est prévisible qu’il y aura des dures confrontations durant les prochaines semaines et mois: des luttes devant les grilles des frontières extérieures de l’U.E., des luttes pour le droit de rester ainsi que de la résistance socio-politique et antifascistes à l’intérieur de l’U.E. L’Europe entier sera un espace disputé, dans lequel sera discuté le caractère de l’Europe dans l’avenir. Ou autrement dit, comme l’a formulé la société de recherche de fuite et migration dans leur commentaire à recommander:
“Le pur nombre de migrant-e-s n’est pas le problème, même 5 ou 20 millions ne sont pas condamné-e-s à la mort par inanition et pourraient être dignement soigné-e-s et alimenté-e-s en Europe. La mise en scène politique et médiatique du sujet se trouve néanmoins en corrélation avec l’importance du sujet, puisque ces question – l’ouverture des frontières ou forteresse de prospérité, ouverture de la société ou militarisation et l’ordre d’ouvrir le feu – ces questions centrales autour de l’avenir de l’Europe sont mises en cause. Ces questions nous sommes présentées à travers les migrant-e-s. Elles ne nous lâcherons plus. L’Europe est en mouvement. (“Europe in Limbo” (l’Europe aux marges des enfers), en allemand http://ffm-online.org/category/kommentar/ )
Engageons-nous , mobilisons-nous! Pour une Europe ouverte par le bas, avec tous les moyens nécessaires!
Votre équipe de Kompass
Kompass – AntiRa – Newslettre N° 46 – février 2016
Kompass – Newslettre N° 46 – février 2016 (pdf)
26.-28.2.: conférence des réfugié.e.s à Hambourg +++ l’Égée en janvier : de nombreuses arrivées, de nombreuses morts +++ 13./14.2.: plusieurs réunions de coordination pour la route des Balcans +++ 1er mars : journée transnationale et décentrale d’action contre le régime frontalier et la précarisation +++ Stoppez l’“Asylpaket II” (réformes de l’asile II) +++ contre les discours racistes-populistes +++ rétrospectives : l’été des migrations, actions à Calais +++ perspectives : conférence régionale à Frankfurt, campagne “des ferry au lieu de Frontex”, conférence “Welcome to stay”…
Camarades,
nous commençons la première newslettre de la nouvelle année avec ces trois points:
Premièrement : Allons à Hambourg!
C’est là qu’aura lieu, du 26 au 28 février une conférence internationale de réfugié.e.s et de migrant.e.s. “Ce rassemblement auto-organisé doit renforcer les réseaux de réfugié.e.s et contribuer à en développer de nouveaux. Nous voulons aussi offrir la possibilité d’analyser la situation actuelle en Allemagne et en Europe. Notre but est de nous concentrer sur ce que nous pouvons réaliser ensemble et d’offrir un espace au plus grand nombre possible de voix, d’expériences et de perspectives.”
Face à l’intensification des luttes et la polarisation de la société – des frontières extérieures jusqu’au pays de destination – nous saluons cette initiative pour un espace de discussion du mouvement antiraciste. Nous espérons que „The struggle of refugees. How to go on? Stop war on Migrants“ (“La lutte des réfugié.e.s. Comment continuer? Stoppez la guerre contre les migrant.e.s”) – qui est le titre pertinent de la conférence – posera un signal fort pour la continuation de la lutte pour la liberté de mouvement en 2016 (voir plus bas).
Deuxièmement: “Plafonner le nombre de réfuigé.e.s, nous n’y arrivons pas!”
Voici le titre que de l’hébodmadaire Stern du 28.01.16 donne à un article qui présente l’impossibilité, de fait, de cloisonner effectivement les frontières autour de l’Allemagne pour les réfugié.e.s – face au fracas médiatique général entre les “violeurs” et “l’utilisation d’armes à feu à la frontière”, cela est une analyse bien sobre. Car au plus tard “après Cologne” (voir plus bas) un nouveau mélange de “haine raciste et de lois” domine le discours public. Voici encore une citation du Stern: „La politique d’Angela Merkel a peut-être accéléré un peu la vague de réfugié.e.s, mais elle ne la pas créé, ni déclenché. Et elle ne peut pas être stoppée avec l’introduction d’un plafond.” Si vous voulez tout savoir : des personnes actives du projet moving-europe.org ont fait l’effort de retracer le succès incroyable du cycle du “long été de la migration” dans une chronologie détaillée. Il est absolument recommandable de la lire pour se rappeler les dynamiques que personne n’avait cru possibles – et dont le potentiel continuera à tenir l’Europe en haleine! En janvier 2016 plus de 60.000 personnes sont arrivées en bateau par l’Égée, au milieu de l’hiver et autant qu’en juillet de l’année dernière. En même temps, au moins 250 personnes sont mortes dans la mer, plus que jamais auparavant en un mois. D’autres intensifications s’annoncent pour le printemps et l’été aux frontières extérieures et sur la route des Balcans jusque dans les pays de destination. Des espaces âprement disputé et l’Europe 2016 à la croisée des chemins! „L’Orbanisation“ avec des barrières haute sécurité, l’ordre de tirer aux frontières, l’état d’urgence, des gouvernements toujours plus à droite et des pogroms racistes? Ou de nouvelles percées des mouvements de fuite dans la lutte pour la liberté de mouvement, des actions transnationales de “de-fencing” (voir plus bas) pour une Europe ouverte de la base, un nouveau départ socio-politique? Tout semble possible…
Troisièmement: Solidarity for All – contre le vacarme raciste!
„Est-ce que l’impulsion vers une autonomie et vers des luttes de migration s’imbriquent dans d’autres questions sociales? Est-ce que les marches de l’espoir redonnent du courage et raniment une nouvelle dynamique de luttes sociales en Europe? … „Solidarity for All“, le slogan des réseaux émancipés en Grèce, serait à reprendre pour combattre toutes les tentatives agressives de scission de la société, et en même temps pour fragiliser à nouveau la „normalité de l’austérité“ ainsi que la politique de réduction sociale et de précarisation. Des appartements à prix abordables pour tous et toutes grâce à un nouveau programme de construction d’appartements, un accès pour tous et toutes à l’éducation et aux soins médicaux, un revenu de base inconditionnel et des salaires minimums augmentés: ces besoins sociaux peuvent et doivent être relancés, par des approbations sociales et des grèves sociales, locales et transnationales.“
Nous en avions déjà parlé dans notre newslettre d’octobre 2015 et nous le reformulons à nouveau. Nous ne devons pas nous laisser emporter vers une position défensive à cause de cette nouvelle vague raciste. Les luttes menées avec succès par les réfugié-e-s et migrant-e-s ont remis de plein fouet les interrogations sociales à l’ordre du jour. Il fait s’en emparer totalement et développer de nouvelles alliances. La journée d’action transnationale du 1er mars est une première occasion, à un niveau décentralisé, « de rendre visible différentes réalités précaires et de les amener vers un processus de communication commun » (voir ci-dessous). « Solidarity for All » sera le titre d’une conférence en mars à Francfort, et d’autres évènements similaires auront lieu dans différentes villes. En mai, une grande conférence intitulée « Welcome to Stay » est en cours d’organisation (cf ci-dessous).
Sur ce : la lutte continue !
Votre équipe Kompass
P.S. : à la suite de la conférence à Hambourg, cette newslettre sera imprimée et disponible en 3 langues différentes (anglais, français et allemand).
Kompass-Antira-Newslettre Nr. 45 – Décembre 2015/Janvier 2016
Kompass – Newslettre Nr. 45 – Décembre 2015/Janvier 2016 (pdf)
+++ Journée d’action le 18.12.15 +++ Moving on – une année d’Alarmphone +++ Eidomeni et la route des Balkans +++ Beyond Welcome: offensive socio-politique? +++ Durcissement de la loi de demande d’asile +++ Manif Oury Jalloh le 7.1.16 à Dessau +++ Journée de commémoration le 6.2.16 de Rabat à Berlin +++ Réunion-conseil de Blockupy du 5 au 7 février à Berlin +++ Nouveau journal et film d’Afrique-Europe-Interact +++ Retour sur: la manif de Refugee à Hambourg, l’occupation de l’ambassade soudanaise, la grève des écoliers et écolières à Berlin, les 10 années de jeunesse sans frontière +++ Perspectives: Refugee Meeting à Hambourg fin février 2016; journée d’action de grève sociale transnationale le 1er mars 2016 +++
Chères amies et chers amis!
«Tout est possible, des mouvements sociaux solides peuvent tout changer! Nous l’avons une fois de plus constater, à travers notre projet d’Alarmphone et à travers une année incroyable remplie de luttes menées avec succès pour la liberté de mouvement.» C’est avec cette phrase que débute l’introduction de la brochure de «Moving on – une année d’Alarmphone» (voir ci-dessous), dans laquelle des histoires et des moments marquants de cette année réellement historique en mer méditerranée sont documentés.
La forteresse européenne a été en 2015 plus que jamais détruite à ses frontières extérieures, les traversée en masse en mer Egée se sont ensuite transformées en ouverture vers la route des Balkans et ensuite en corridor jusqu’au centre de l’Europe. Le long de la route, des initiatives se sont mises en place, beaucoup d’entre elles se sont ensuite développées pour devenir des structures d’aide en continu. Le «long été de la migration» atteignait en septembre son paroxysme et se trouve à présent de plus en plus confronté à un «hivers de réactions». Le nombre d’arrivées en mer Egée reste à la mi-décembre élevées, comparativement aux années précedentes. Des milliers de personnes se déplacent toujours quotidiennement dans le corridor (contrôlé) vers le nord, et comme l’ont montrées les luttes récentes à la frontières entre la Grèce et la Macédoine (voir ci-dessous), la route des Balkans reste une zone âprement disputée. On ne sait pas comment cela va se poursuivre dans les prochaines semaines, ni au printemps 2016 si le nombre de réfugié-e-s augmente à nouveau…
Dans notre dernière édition, nous en avions parlé en tant qu’enjeux central et c’est avec satisfaction que nous avons constaté que dans plusieurs endroits, l’urgence d’un «Beyond Welcome» a été largement suivie; que suite à des réunion-conseils et des séminaires, on discute et on s’efforce de développer des luttes sociales au-delà d’un accueil de bienvenue. «Frankfurt für Alle- Solidarische Stadt» était par exemple le titre d’une déclaration venant de Rhein-Mainz sur une journée internationale des Droits de l’Homme (voir ci-dessous).
Et même si une occupation pour le Frankfurter Projekt Shelter le même jour a échoué, l’appropriation auto-organisée de logements à Göttingen et également à Cologne a tenu jusqu’au bout (voir ci-dessous). Blockupy invite début février à une réunion-conseil durant laquelle les possibilités d’une offensive socio-politique seront abordées ensemble avec les nouveaux citoyens et citoyennes. Si la dynamique de ces initiatives est assez forte, l’appel pourra se transformer en une journée d’action «toward a transnational social strikes» le 1er mars. «Nous appelons toutes et tous les employé-e-s en situation précaire, les migrant-e-s, les activistes, les groupes autonomes et les syndicats à se rassembler le 1er mars pour une journée d’actions et de grèves décentralisées et coordonnées: en perturbant les déroulements réguliers de production et de reproduction, en mettant en place un échange entre les différentes réalités de travail, rendant visible les conditions abusives souvent tenues cachées, et en attaquant le système de contrôle aux frontières et les institutions qui sont responsables de cette gestion de mobilité et de précarité.» (voir ci-dessous)
Sur ce, nous vous souhaitons de bonnes fêtes de fin d’années.
Solidairement,
l’équipe Kompass
Kompass – Newslettre Nr. 45 – Décembre 2015/Janvier 2016 (pdf)
Kompass-Newslettre No 44 – Novembre 2015
+++ L’Europe au tournant – Balkan – http://moving-europe.org et http://live.w2eu.info/ +++ A partir du 11.11. à Lesvos (Grèce): Sea Watch en service +++ 11.11. à Berlin: action antimilitariste +++ 14.11. à Hambourg: Rencontre de préparation pour la conférence des réfugié-e-s et manifestation +++ 19.11. à Berlin: grève à l’école avec des réfugié-e-s +++ 20.-22.11. à Magdeburg: rencontre de réseautage des femmes réfugiées +++ Service pour des réfugié-e-s +++ Alarmphone avec 100 appels d’urgence par semaine +++ Rétrospectives: Oury Jalloh, Ohlauer Schule +++ Perspectives: Journée d’action Grève Sociale Transnationale le 1.3.2016 +++
Chères amies, chers amis!
«…Entre temps dans les derniers mois, aussi comme une prolongation du printemps arabe s’est déplié une autonomie de la migration. La nouvelle conscience de soi des immigré-e-s et le pouvoir avec lequel ils et elles renforcent leur liberté de mouvement, leur «right to move», pourront pas être brisés facilement par l’UE et une politique de défense … La défense de la forteresse Europe ne peut plus continuer pacifiquement.
L’Europe se trouve à un tournant: Devrait-on laisser mourir des centaines de milliers aux frontières extérieures, les enfermer dans des camps ou même les fusiller?
L’Europe changera, mais elle ne devrait pas réanimer les vielles idées de déportation, etarrestation et repression. Au lieu de cela, l’Europe pourrait s’ouvrir et approuver un processus de réorientation et pluralisation, qui serait convenable pour le 21ème siècle …
Seront toutes ces personnes, auxquelles les immigré-e-s ici souhaitent la bienvenue, capables de résister aux attaques de la droite renforcées ainsi qu’aux revers, dont on souffrira inévitablement pendant les prochains mois? Pouvons-nous communiquer que l’austérité et la précarité vont ensemble avec la concurrence et des divisions racistes? Et, de plus, est-ce qu’on réussira à développer des procès de solidarité et de luttes communes? Sommes-nous donc prêt-e-s à ne pas seulement «intégrer» des immigré-e-s, mais plutôt d’accepter et promouvoir des changement profonds qui réorienteront aussi nos propres vies?»
http://moving-europe.org/ s’appelle le projet de coopération qui, concentrant son action pratique au Balkan (voir plus bas), a démarré fin octobre et qui avec ces mots essaye une évaluation actuelle. Et oui, la situation est et reste contradictoire et ouverte.
De l’un côté: Les droites et les racistes éventent une nouvelle chance et ne mobilisent plus seulement à Dresde. En même temps, les gouvernements UE – et «Maman Merkel» également – renforcent le régime des contrôles à tous niveaux. Loi d’accélération de l’asile («sylbeschleunigungsgesetz»), annonciation des procédures rapides et déportations de masse, privations des droits et zones de registration: Il ne manque pas des «mots clairs et nets» de la violence raciale étatique et des améliorations timides des dernières années dans le droit de séjour sont encaissés avec au trait de plume.
De l’autre côté: Les seigneurs savent que la majorité de leur populisme de droit dégueulasse seulement simule une capacité d’action et que cela reste une rhétorique de découragement. Par exemple l’annonce de déportations massives des demandeurs d’asile afghanes ne sera pas faisable. Mais des rumeurs peuvent et sont faites pour inquiéter. Néanmoins, le mouvement social de la migration ne peut pas être arrêté. Le corridor institutionnalisé avec des trains depuis la Serbie en Autriche et plus loin jusqu’en Allemagne n’est pas un acte de clémence, mais il a été installé en réaction à l’impossibilité d’attarder les grandes fuites. « La Commission de l’UE attend jusqu’à 2017 l’arrivé de trois millions de réfugié-e-s de plus en Europe» (5.11.15). Cela sonne comme si des clôtures hautes et le militaire ne sont pas une alternative, et comme si les gouvernant-e-s – au moins en ce moment – dans leur majorité veulent éviter la dissémination de l’«Orbanisme». Ils savent qu’avec cela, la promesse de liberté de l’Europe serait définitivement passée.
En plus, le support pour les réfugié-e-s de la part de la société civile reste large, tout au long de la route: Sea-Watch entreprend des opérations sauvetage en mer à Lesbos, des douzaines de projets locaux et transnationaux sont en cours dans les Balkans, des initiatives locales d’acceuil se consilident, la chaine de support s’étend jusqu’en Scandinavie (siehe http://live.w2eu.info/).
On y avait déjà mis le point lors de la dernière newslettre: Les défis et perspectives pour les mois à venir est le développement des luttes sociales communes et globales. Il s’agit de créer une solidarité avec les nouvelles et nouveaux citoyen-ne-s qui revendiques des droits sociaux et politiques égaux pour toutes et tous.
Ou autrement dit, comme décrit le projet (cité en haut dans) son engagement dans la phrase finale: «Ainsi, nous voulons participer garder ouverte la voie vers une Europe nouvelle pour les gens qui arrivent – et par cela pour nous même.»
Solidairement,
l’Equipe de Kompass
(Deutsch) Zwei aktuelle Ergänzungen
Kompass-Newslettre No 43 – Octobre 2015
Kompass – Newslettre No 43 – Octobre 2015 (pdf)
+++ Refugees Welcome +++ bordermonitoring.eu-liveticker et w2eu-live-blog +++ On Hope: Kämpfe der Flucht und Migration im Balkan +++ On Challenge: soziale Ausweitung! +++ Hamburg: Occupation de romes contre les expulsions +++ 2.-3.10. in Frankfurt, Köln, Bremen – Contre la célebration de « l’union nationale », pour la liberté de circulation +++ 2.-4.10. à Poznan: conférence pour une grève internationale+++ 15.-17.10. Journées d’actions à Bruxelles: „Oxi! Basta! Enough! Build another Europe!“ +++ 16.-18.10. à Munich: 2e Congrès International des passeurs +++ Jour X en octobre! +++ Rétrospectives: Wittenberg Refugee Bike Tour against racism; Alarmphone recoit le prix Taz Panter – Discours de Mely Kiyak +++
« Mesdames et Messieurs, la noyade
est une chose silencieuse. La mort en mer ne fait pas plus de bruit que la houle… » C’est ainsi que débute le discours poignant de Mely Kiyak, tenu le 19 Septembre à l’occasion de la remise du prix « Taz Panter » à Watch The Med Alarmphone (http://taz.de/Laudatio-von-Mely-Kiyak/!161089/).
Plus de 50 personnes, hommes, femmes et enfants sont morts noyés au cours des 2 dernières semaines rien qu’en mer Égée. Un processus sourd que l’on souhaite bruyamment faire entendre à ceux qui en sont responsables à Berlin et à Bruxelles.
Chères ami(e)s,
Des milliers de migrants protestent à Edirne ces dernières semaines pour obtenir un accès terrestre aux frontières de l’Europe. Ils ont appelé à participer à une marche vers la frontière grècque, pour dire qu’ils ne voulaient plus prendre le risque de mourrir en mer. Le gouvernement turc a réagit en interdisant aux migrants de se déplacer et de prendre le bus. Les personnes essayant de les soutenirs encourent des poursuites pénales. Ils doivent de nouveaux prendre le bateau et risquer leur vie pour se rendre à Lesbos ou sur une autre ile grecque. S’ils parviennent malgré tout à rejoindre la grèce, c’est 10 à 20 jours de voyage qui les attends pour rejoindre l’Allemagne ou la Suède. La route des balkans s’est litteralement ouverte suites aux mouvements de protestations des dernières semaines. Aucun gouvernement de la macédoine, la serbie, la croatie, l’autriche, la Hongrie et l’Allemagne n’ose pour le moment stopper les migrants par peur de se voir confronter à des mouvements de protestations de la part de leurs populations.
On se souvient de la marche de l’espoir à Budapest le 4 septembre dernier, qui fut un moment important dans la lutte pour la liberté de circulation. Des milliers de gens se mirent à marcher après qu’on leur ai refusé l’accès au train. S’en suivirent la Refugee Welcome-Initiative et une importante couverture médiatique largement solidaire avec la cause des réfugiées. Malgré l’ambivalence de certaines de ses réactions, qu’elles relèvent d’un paternalisme insupportable ou simplement utilitariste, faisant la distinction entre les bons et les mauvais refugiées, nous voyons là, l’occasion de créer un vrai mouvement antiraciste transnational qui lutte pour l’ouverture des frontières de l’UE mais aussi pour que la question des causes à l’origine des migrations soit enfin abordée et pour le développement de luttes sociales transversales.
Quelles suites en Europe et en Allemagne? Est-ce que les dirigeants européens parviendront à enrayer le succès des mouvements de contestation? Pactiseront t-ils avec les partis racistes et l’extrême droite? Réussiront-ils à créer la division parmis les divers mouvements sociaux? Est-ce que les marches de l’espoir seront à l’origine d’une nouvelle dynamique des luttes sociales? Les réfugiés luttent de toutes leurs forces pour la liberté, la dignité, la sécurité pour eux et leurs familles, rien ne les arrêtes, ni les barrières ni les frontières. Ils veulent atteindre la destination de leur choix, le plus souvent rejoindre un proche ou des amis, apprendre la langue, avoir un logement descent, travailler et vivre.
Reprenons le slogan des réseaux d’émancipation grecs ‘Solidarité pour tous’, pour combattre les tentatives de divisions et simultanément l’austérité, les coupes budétaires et la précarisation.
Un logement à prix descent, grâce à des programmes de constructions, l’accès aux soins et à l’éducation, un revenu inconditionnel d’existence et la hausse du salaire minimum: telles sont les revendications pour lesquelles il faut plus que jamais lutter de l’échelon local à l’international.
Les succès des luttes pour l’acceuil des migrants ont remis à l’ordre du jour les questions sociales! Supprimons les frontières dans tous les pays et dans toutes les têtes!
P.S.: Cette newslettre paraît par hasard le 3 octobre quand partout en Allemagne, et cette année en particulier à Frankfurt am Main, les “25 années de l’unité allemande” sont célébrées. La devise officielle est “surmonter les frontières”, cela continue à être du pur sarcasme à l’égard de la politique d’exclusion mortelle qui est le fait, depuis des décennies, tout particulièrement de la politique allemande. La devise est aujourd’hui plus que jamais d’actualité, car tous les jours, elle est pratiquée des milliers de fois à travers l’Europe par des êtres humains qui sont exclu*e*s…
P.P.S.: Nous sommes heureux qu’entre-temps même des compagnies aériennes low-cost tristement célèbres rejoignent la solidarité avec les réfuigé*e*s 🙂 http://ryanfair.org/
Votre équipe Kompass
AntiRa-Newslettre #42 – Septembre 2015
+++ Le régime frontalier pris d’assaut, échec de Dublin!?! +++ 6.9.: Freedom Ferry à Tunis +++ 13.9. à Berlin: rencontre Blockupy +++ Back to the borders III à Lesvos +++ Deviens passeur/passeuse: www.fluchthelfer.in +++ Appel de FFM au sujet de la route des Balcans & de Bordermonitoring.eu au sujet de la Hongrie +++ Nobordercamp Ventimiglia +++ Sea Watch News +++ Nouvelle page web de l’Alarmphone et pour le prix «Taz Panterpreis» +++ “carte de poche” contre les contrôles racistes +++ Rétrospectives : Refugee-conférence à Hannovre, “Combattre les causes de la fuite – arrêter les exportations d’armes!” à Konstanz +++ Perspectives : 2. – 4.10. à Poznan: Conférence sur la Grève Sociale Transnationale (Social Transnational Strike); 15.- 17. 10 à Bruxelles: Journées d’action „Oxi! Basta! Enough! Build another Europe!“ ; 16. – 18.10. à Munique: Deuxième congrès international des passeurs/passeuses +++
Camarades!
« Un large front du régime frontalier s’est effondré. Sommes-nous face à une situation historique dans la lutte pour la liberté du mouvement? Ou s’agit-il seulement d’un court été de la migration?… » Ces phrases sont issues d’une nouvelle initiative pour le soutien des mouvements de migration qui traversent les Balcans (voir ci-dessous), et en effet la situation n’a cessé de s’aggraver au cours des derniers jours et semaines.
Le 22.8.2015 marque un nouveau pic : une journée de record en Méditerranée Centrale avec le sauvetage de plus de 4.400 Boatpeople, pendant qu’en Mer Égée, des milliers de personnes – parmi elles de plus en plus de femmes, d’enfants, de personnes âgées et de malades – arrivent sur les îles grecques (voir le rapport émouvant ci-dessous).
Le même jour, des réfugié-e-s et migrant-e-s font échouer la tentative de boucler militairement la frontière macédonienne : ils/elles prennent d’assaut les barbelés, les militaires doivent se retirer. Et seulement deux jours plus tard, une nouvelle sensation : l’Office fédéral de la migration et des réfugiés (BAMF – Bundesamt für Migration und Flüchtlinge) laisse entendre que pour les réfuigé-e-s syrie-ne-s le règlement Dublin est suspendu “en grande partie dans les faits”! Il s’agit pour ainsi dire d’une capitulation face à la persévérance des personnes concernées. En tous les cas, une fois de plus, l’impossibilité croissante de mettre en oeuvre “Dublin” se manifeste. C’est aussi une nouvelle grande victoire du mouvement social de la migration.
En même temps, nous sommes conscient-e-s des nombreux décès et accidents sur ce parcours. Noyé-e-s dans la mer ou asphyxié-e-s dans un camion : le régime frontalier et de visa de l’UE contraint à emprunter ces parcours et continue à entraîner de nombreuses personnes dans la mort. L’une des causes en est que les réfugié-e-s et migrant-e-s n’ont pas le droit de voyager en ferry ou, par exemple en Hongrie, en train, voir : http://www.migszol.com/blog/let-them-board-the-trains
Les responsables dans les ministères et dans la bureaucratie, à Boudapest et surtout à Berlin, devraient enfin rendre des comptes à ce sujet. Mais ils/elles ne le feront que si nous ne nous arrêterons pas à ce “court été de la migration”. Si nos adversaires ne réussissent pas à imposer la distinction entre “bons et mauvais réfugiés” selon la tactique de “diviser pour mieux régner”. S’ils/elles ne réussissent pas à présenter les passeurs commerciaux – conséquence de leur propre politique – comme la cause du problème et à organiser une nouvelle contre-offensive militaire catastrophique contre les “passeurs”.
Cela fait bien 30 ans que le régime frontalier de l’UE prend forme avec de plus en plus d’argent, de contrôle, et de FRONTEX. Depuis, la forteresse Europe n’a jamais été autant sur la défensive, jamais les murs n’ont été autant pris d’assaut et sapé. Actuellement, beaucoup de choses qui récemment paraissaient encore impensables semblent possibles : même une progression de la lutte contre les frontières intérieures et extérieures.
Et nous pouvons y contribuer – surtout étant donné les aggravations et polarisations actuelles. Le harcèlement moral qui a lieu à Heidenau, Salzhemmendorf et dans d’autres lieux ne doit pas réussir à faire tourner le débat sur l’immigration en répression. De plus, les processus d’auto-organisation des personnes concernées et les nombreuses initiatives d’accueil et de soutien renforcent le droit d’avoir une liberté de déplacement plus forte.
«Ouvrons les frontières» exige un chercheur spécialiste de la migration dans une des dernières parutions de la revu «Stern». Début août débutait une nouvelle campagne de désobéissance civile, «Werde Fluchthelfer.in» (deviens passeur/passeuse de refugié-e-s). Et en mer méditerranée, «des ferries au lieu de Frontex» reste le slogan principal. Voici trois exemples qui sont effectués normalement et reliés à l’ordre de continuer à démanteler la forteresse européenne. Ou encore comme il a été formulé de manière poignante dans un rapport sur Lesvos: « Nous avons chanté et dansé chaque soir avec de nouvelles personnes, car ces frontières ne peuvent pas tenir et tout est en mouvement.»
Votre équipe Kompass
Kompass-Newsletter No 41 – July/August 2015
+++ Du 23 au 28 juillet à Francfort: projet Shelter et PrekärStation +++ 2 août à Barcelone: Invisible Borders Action +++ du 15 au 27 août: Back to the borders III aus Lesvos +++ du 21 au 23 août: Break-Isolation-Days: conférence fédérale de réfugié-e-s à Hanovre +++ pour le 6 sept en Tunisie: Freedom Ferry Action +++ Sea Watch – première intervention de sauvetage et point sur la situation en mer méditerranée centrale +++ Campagne Ferries not Frontex +++ Route des Balkans, nouvelle clôture et protestations en Hongrie +++ Comment continuer après le durcissement des droits d’asile? +++ Et d’autres retours: action avec des embarcations à Strasbourg, une semaine de manif syrienne à Dortmund, les morts arrivent… à Berlin +++ Perspective: Social Transnational Strike – Conférence du 2 au 4 octobre à Poznan +++
Chères amies et chers amis!
Exceptionnellement, nous ne sommes pas en début de mois pour la parution de cette newslettre. Comme nous l’avons indiqué sur notre site web, nous avons décidé de ne publier qu’un seul numéro pour les mois de juillet et août. L’introduction est un peu plus longue que d’habitude car il c’est passé plein de choses ces derniers temps. On peut parler de «pleine saison».
Pour commencer avec une information durable aux frontières extérieures de l’UE
Il était prévisible qu’autant de Boatpeople se sont mis en chemin cet été. Exagérément, il a été formulé que le régime de contrôle des frontières est en ce moment complètement envahi par «l’acharnement des mouvements de migration », et que l’opinion publique, jusqu’à présent critique vis-à-vis de ce mouvement, devient progressivement un facteur de soutien important pour ce mouvement. Un exemple de la mer méditerranée centrale: de nombreuses personnes de la société civile observent, interviennent, agissent et sauvent des vies, à travers des projets où elles sont des témoins visuels (projet Sea Watch) et des témoins auditifs (projet Alarmphone). Voir ci-dessous pour plus d’infos avec quelques liens.
«Nous devons voir les morts. Leur dernière calme demeure doit devenir notre agitation politique.» Cette phrase est apparu dans la vidéo de mobilisation du «Zentrum für politische Schönheit» (voir ci-dessous), qui a, mi-juin dans le cadre de la campagne «les morts arrivent», appelé à une «marche des déterminé-e-s» vers le ministère de la chancellerie. Certes, on pourrait discuter sur des questions telles que: comment des commémorations portées par la colère sont-elles possibles? Comment une action artistique peut-elle être juste pour les membres des familles concernées? Mais en fin de compte, plus de 5000 personnes ont participé à la manif contre «les meurtriers bureaucratiques de Berlin»! Et la campagne a en tout cas contribué à une plus large publication dans la presse de la situation sur le «laisser mourir» en mer méditerranée.
Contre le régime mortel de contrôle aux frontières, «Fähren statt Frontex» reste notre demande centrale, pour des routes de passages plus sûres. Une campagne sur ce thème a été lancée en juin lors d’une rencontre à Francfort (voir cidessous). Cette campagne doit se répandre sur toute la mer méditerranée, mais aussi sur la mer Égée, où toujours plus de personnes chavirent et se noient lors de la traversée. Sur les îles grecques, il y a à présent plus de personnes qu’en Italie, la situation actuelle tend à devenir un état d’urgence. Celui ou celle qui arrive enfin à aller jusqu’à Athènes se retrouve confronté-e aux frontières fermées de l’Europe intérieure, et des milliers n’ont pas d’autre choix que de se mettre en chemin sur la route de Balkans vers le centre et le nord de l’Europe. Aux frontières entre la Grèce et la Macédoine ainsi qu’entre la Serbie et la Hongrie, des drames incroyables s’y déroulent lorsque des réfugié-e-s et des migrant-e-s rencontrent des officiers de frontières brutaux, où il y aura bientôt de nouvelles clôtures. Parallèlement, il est remarquable que de nouveaux réseaux de soutien se développent à plusieurs endroits le long de cette route (voir ci-dessous à propos de la Hongrie et de la Grèce).
«Dublin est en fait quasiment mort»
Statistiquement, l’écart augmente toujours plus entre les chiffres de demandes de transfert vers la Hongrie ou l’Italie par exemple, et les expulsions réelles. C’est en premier lieu du à l’acharnement des mouvements de migration qui ont complètement effrité ce décret de l’UE. Réfugié-e-s et migrant-e-s s’opposent sous toutes les formes contre ce déplacement entre les frontières intérieures de l’Europe. A chaque occasion possible, ils-elles refusent de donner leur empreinte digitale dès l’entrée dans le pays d’arrivée, et même si par exemple une expulsion vers Budapest ou Rome a été effectuée dans la violence, les personnes concernées essaient de revenir et tente leur chance une fois de plus. D’innombrables expulsions sont contestées juridiquement et aboutissent avec succès, ou sont rendues impossible grâce à l’asile de l’église, ou bien sont empêchées par des blocages directs. La tentative de contrebraquer cette crise avec des quotas, plutôt symboliques, de répartition de réfugié-e-s par pays, a également échoué dans les semaines passées. Dublin fait l’effet en ce moment de menaces vides, essayant désespérément de se maintenir, plus par principe et pour poursuivre l’intimidation exercée par les hommes de pouvoir. Mais ces dysfonctionnements sont plus que visibles (plus d’infos dans la nouvelle édition de http://www.hinterlandmagazin.de/).
La défaite amère du durcissement du droit d’asile
Nous ne voulons pas tout dépeindre en rose: dans des cas particuliers, Dublin continue d’être utilisée pour justifier des expulsions et comme moyen de menace, comme actuellement contre un réfugié à Hanovre. En plus de cela, comme on pouvait le redouter, la nouvelle «loi sur la nouvelle détermination du Droit de rester et sur l’achèvement du droit de séjour» a été adoptée début juillet au Bundestag (voir ci-dessous). Cette loi donne aux autorités d’expulsion des possibilités supplémentaires d’incarcération, en particuliers concernant la procédure de Dublin. La grande victoire de ces dernières années, d’avoir largement rejeté des rétentions à des fins d’expulsion, est à présent remise en question. Et cette défaite nous montre clairement la limite du mouvement antiraciste. Décentralisée, diversifiée et composée différemment, la résistance contre les exclusions et les expulsions s’est développée de manière fulgurante ces dernières années, et pourtant, cette initiative solide et coordonnée ne suffit pas contre une nouvelle loi fédérale. Ça reste un des challenges les plus importants de la gauche antiraciste.
«Oxi», vers un régime de crise et de migration…
Le deuxième challenge consiste à continuer à développer des «ponts» théoriques et pratiques vers d’autres domaines de la société. Par exemple en Grèce: très impressionnant, avec l’oxi, le Non du référendum, qui, grâce à une majorité de la population grecque, est allé à l’encontre de la politique d’austérité des institutions. Le 20 juin, venant du mouvement de Blockupy, il y a eu entre autre la tentative d’organiser une grosse manif à Berlin, qui voulait rassembler de manière solidaire la Grèce et les réfugié- e-s. La mobilisation est restée modeste, à l’image (après les ordres d’oppression des dirigeants allemands) des protestations restées de petite envergure dans plusieurs villes. Le problème de la mobilisation ne sera pas solutionné par une plus forte participation du mouvement antiraciste, mais cependant, en ce moment avec la Grèce, foyer des luttes migratoires dans le sud de l’Europe, le lien s’est particulièrement resserré. «Welcome to Europe» avait répandu un slogan avant le référendum, voir le lien ci-dessous: https://www.facebook.com/notes/welcometo-europe/a-no-is-a-yes-for-a-social-anddemocratic-europe-forall/930463680329738 Mais il reste difficile de créer plus d’échanges.
Une initiative est apparue à la suite de la rencontre internationale Blockupy, que nous avons déjà mentionné dans la newslettre précédente, et qui propose au mouvement antiraciste une nouvelle approche supplémentaire. Le terme de «grèves sociales transnationales» invite à un processus global. Dans un appel actuel lors d’une conférence en octobre à Poznan (vois ci-dessous), il a été dit: «Un nouveau régime de mobilité crée des hiérarchies entre les régions européennes et essaie de restreindre les mouvements des migrant-e-s à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE. Les chaînes de production et de «care work» (s’occuper d’autres personnes), qui s’éparpillent partout en Europe, utilisent les différents niveaux de salaire et les différentes lois sur le droit du travail pour augmenter leurs profits. … Actuellement, beaucoup de luttes sur les salaires, logements, accès au système social et sur la liberté de mouvement ont lieu en Europe. Venant de domaines différents, elles se tournent toutes contre l’attaque actuelle sur nos conditions de vie et de travail. Aux vues de la dimension européenne et transnationale de cette attaque, on voit clairement la nécessité de surmonter son isolation et la nécessité de trouver ensemble des priorités.
Salutations antiracistes,
l’équipe Kompass